Le thème de l’immigration et de sa contribution à la relance économique du Québec s’est imposé dans l’actualité médiatique et politique, cette semaine.
Au-delà des débats sur le salaire moyen des immigrants, qui nous éloignent à notre point de vue du cœur de l’enjeu, la Chambre de commerce et d’industrie de Québec tient à rappeler un élément essentiel aux yeux des gens d’affaires de la Capitale-Nationale : l’immigration doit faire partie des solutions prônées pour contrer la pénurie de main-d’œuvre dans la région, laquelle ne s’est pas atténuée dans la région, loin de là.
En janvier dernier, un sondage Léger révélait que près des deux tiers des entreprises de la Capitale-Nationale faisaient face à un problème de recrutement de main-d’œuvre. Le problème tendra à s’accentuer dans les prochains mois, plus la vaccination progressera et rendra possible la relance de plusieurs secteurs d’activité économique ayant été ralentis par la pandémie.
Qu’on le veuille ou non, pour la majorité des entreprises, le recrutement à l'étranger demeure la principale solution à court terme à cette pénurie de main-d’œuvre. En janvier dernier, lors d’un coup de sonde de la CCIQ, un peu plus de 60 % des dirigeants de la Capitale-Nationale affirmaient souhaiter augmenter le nombre de leurs employés issus de l'immigration en 2021. Parmi les pistes de solutions à envisager, plusieurs de nos membres réclament un assouplissement des règles d’immigration et la création d’un statut particulier pour les employés des secteurs de la restauration, de l’hôtellerie et du tourisme, à l’instar de celui créé pour les travailleurs temporaires du secteur agricole.
Alors que se prépare la relance post-COVID, nous croyons qu’il s’agit du type de propositions innovantes et porteuses qui doivent faire l’objet des réflexions de nos décideurs. De manière plus large, nous devons aussi absolument tabler sur une augmentation du nombre d’immigrants économiques s’établissant dans la grande région de Québec qui, historiquement, a toujours reçu une proportion de nouveaux arrivants inférieure à son poids démographique au Québec et au Canada.
Au moment où l’on se parle, la croissance de nos entreprises est freinée par leur incapacité à trouver les travailleuses et les travailleurs qualifiés dont ils ont grandement besoin. Plusieurs refusent d’importants contrats, faute de la main-d’œuvre nécessaire pour les réaliser. D’autres s’inquiètent carrément de pouvoir poursuivre leurs opérations.
L’heure n’est donc pas aux débats statistiques stériles. L’heure est à l’action et à la mise en œuvre de solutions qui sortent des sentiers battus. C’est pourquoi la CCIQ souhaite demeurer une interlocutrice de choix pour amorcer les discussions avec le gouvernement et mettre en place des solutions concrètes pour la communauté d’affaires.
Steeve Lavoie
Président et chef de la direction
Chambre de commerce et d’industrie de Québec