Le conflit de travail à la Société des traversiers du Québec perdure depuis le 13 octobre. Déjà deux semaines que la partie patronale et la partie syndicale s’opposent au sujet des conditions de travail des officiersmécaniciens et de navigation.
La pression sociale provoquée par cette coupure de service essentielle pénalise des milliers d’autres travailleurs qui utilisent quotidiennement un des traversiers du Québec pour aller travailler.
Cette situation est de plus en plus difficile à accepter aujourd’hui, car elle se positionne en contradiction directe avec un autre discours syndical : celui de la solidarité.
Pourquoi les syndicats ne sont-ils pas solidaires de ces milliers d’autres travailleurs? Pourquoi engager des actions qui en pénalisent certains afin d’avoir gain de cause pour d’autres? Ce sont les questions qu’une bonne partie de la population se pose et qui mettent le discours syndical en porte-à-faux face à l’opinion publique.
Personne ne gagne à suivre une telle logique. Il apparait que ce type d’action doit être revisité. Ce modèle que les syndicats utilisentdepuis des lunes doit être actualisé par une approche moderne reflétant les réalités d’aujourd’hui.
Les syndicats ont un rôle important à jouer dans notre société et notre économie. Ils doivent continuer de revendiquer de meilleures conditions de travail pour leurs commettants, mais ne pourraient-ils pas être plus créatifs afin de ne pas nuire à leurs confrères travailleurs?
Dans un monde aussi concurrentiel que le nôtre, le concept de grève mur à mur ne sert plus les travailleurs, peu importe qu’ils soient grévistes ou bénéficiaires d’un service.
Les services essentiels à la communauté doivent être rétablis et on entrevoit encore l’idée d’une loi spéciale afin de régler ce conflit. Sommes-nous obligés d’en arriver à cette option encore une fois?
Posons-nous la question suivante : Qui seront les gagnants de cette grève et de sa résultante? En fin de compte, je ne vois que des perdants, les travailleurs et l’économie de la région.
Alain Aubut
Président et chef de la direction
Chambre de commerce et d’industrie de Québec