Cap sur une vision économique pour Québec

Un diagnostic économique de la ville et sa région, une vision de développement des 12 prochaines années, voilà ce que la Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ) a dévoilé aujourd’hui aux représentants des médias et à la communauté d’affaires de Québec. Issues d’un rapport réalisé par la firme KPMG-Secor au compte de la CCIQ, ces données dressent les enjeux économiques auxquels Québec doit satisfaire afin de maintenir sa croissance d’ici 2025.

Les résultats de ces travaux amorcés l’hiver dernier au sein de la Chambre en collaboration avec la firme KPMG-Secor transmettent une vision provenant de plusieurs grands acteurs de la région lors d’activités de réflexion et de validation. La vision se lit comme suit :

En 2025, la communauté d’affaires de Québec, en contribuant activement au dynamisme de l’économie de la région par ses actions résolument tournées vers le monde, par la force de son entrepreneuriat, ses innovations, son orientation technologique et la mise en valeur de ses actifs culturels et touristiques, aura participé à créer la croissance économique la plus élevée de l’Est de l’Amérique du Nord.

Attrayante autant pour la main-d’œuvre que pour les investissements, Québec et sa région verront leur développement économique s’exprimer par une contribution concrète à la prospérité des entreprises de Québec et à la qualité de vie des habitants de la capitale du Québec.

Diagnostic
Au cours des dernières années, Québec a connu de bonnes performances. Parmi ses forces :

  • le PIB a crû plus rapidement que le reste du Québec et du Canada depuis 2006;
  • le taux d’emploi se porte bien comme en témoigne l’emploi chez les jeunes qui se situe à près de 90 %, soit un niveau plus élevé qu’à Calgary;
  • l’attraction des travailleurs d’autres régions et d’immigrants dont la population est passée de 2.9 % à 5,9 % depuis 2009;
  • la qualité de vie, la forte présence culturelle et les infrastructures;
  • l’identité économique forte développée autour des secteurs de la finance, des assurances et de l’immobilier qui occupe 23 % de notre PIB ainsi qu’une forte croissance dans le secteur de la haute technologie;
  • le maintien du secteur manufacturier malgré la baisse généralisée dans le reste de l’Amérique du Nord.

Cependant, la vitesse de croisière pourrait être affectée par certains indicateurs tels que :

  • des entreprises en nombre limité et moins attirées vers les marchés d’exportation;
  • un taux de chômage près du plein emploi et une faible proportion d’immigrants qui freine l’entrepreneuriat;
  • les échanges entre les centres de savoir et les entreprises sont moins performants que les régions étudiées, limitant les résultats et le nombre de brevets;
  • les revenus bas par rapport à d’autres régions, notamment dus à la faible présence de sièges sociaux;
  • une population vieillissante;
  • le maintien de la qualité de vie en termes d’accès à la propriété et de transport collectif.

Enjeux et axes de développement
À partir de ce constat, un certain nombre d’enjeux sont identifiés afin que Québec maintienne ses acquis et poursuive sur la voie de la croissance. La Chambre de commerce et d’industrie de Québec a identifié des axes de développement afin de mettre en œuvre la vision de Québec 2025. C’est par la sensibilisation, la mobilisation et l’action que la CCIQ s’engage dans son plan d’action.

Les enjeux peuvent être regroupés dans trois grandes catégories inter reliées, voire même, interdépendantes qui mènent à des axes de développement :

1) Entrepreneuriat et internationalisation des entreprises
Québec doit miser sur la création d’entreprises, car l’attrait pour de grands investissements étrangers est limité. Le marché international est inaccessible, mais il constitue un défi important pour les entreprises locales.

La Chambre compte poursuivre la valorisation de l’entrepreneuriat en mettant en valeur des entrepreneurs inspirants, en reconduisant la Foire des entrepreneurs qui a remporté un fier succès dès sa première édition au printemps dernier.

La Chambre compte élargir son programme de jumelage entre entrepreneurs-conseils et entrepreneurs-clients dont le but est l’accompagnement d’entrepreneurs d’expérience auprès d’entrepreneurs prêts à relever de nouveaux défis. La prochaine étape de ce projet sera donc de mettre en contact des entrepreneurs qui œuvrent déjà à l’international avec des entrepreneurs qui projettent de développer le marché à l’étranger. Ces derniers pourront donc non seulement profiter de leurs conseils, mais certainement aussi de leurs réseaux déjà bien établis outre frontières.

Nous constatons par ailleurs que de nombreux organismes offrent des services aux entrepreneurs dans la région. Il y a certainement une réflexion à faire à ce sujet afin de s’assurer que les missions ne se chevauchent pas et qu’elles répondent à des besoins bien identifiés.

Au cours de la dernière année, la Chambre a fait un pas pour contribuer à la dynamisation du soutien à l’innovation par la création du cercle d’intérêt Recherche et innovation. Le travail doit se poursuivre et même s’intensifier.

Dans un autre ordre d’idée, nous croyons qu’il serait nécessaire d’amorcer une réflexion sur une meilleure cohésion entre les communautés d’affaires des deux rives.

2) Talents et compétences
Ce deuxième enjeu fait référence au marché de l’emploi et à sa capacité d’attirer et de retenir une main-d’œuvre qu’on voudra qualifiée et bilingue.
Comme la main-d’œuvre qualifiée est plus rare que jamais, il importe de mieux arrimer les offres d’éducation et de formation avec les besoins des entreprises. La Chambre encourage la réalisation d’une étude prospective des emplois en devenir afin d’évaluer les besoins de main-d’œuvre d’ici 2025.

Autre piste d’action, l’interaction entre le monde des affaires et les universités et collèges, notamment en dynamisant la relation Université-Entreprise. Une collaboration entre les deux milieux accentuerait les partenariats et la création d’entreprises.

L’immigration compte pour seulement 6 % de la population totale. Ce taux représente presque le double d’il y a 10 ans en termes de proportion, mais demeure nettement insuffisant. En ce sens, nous encourageons l’immigration et l’intégration des nouveaux arrivants en poursuivant les actions de stages en entreprises.

3) Attraction et accessibilité à la région
Pour être attractive, une ville doit miser sur un ensemble de facteurs, notamment la qualité de vie et la culture. Québec possède plusieurs avantages en ce sens. La vigilance s’impose toutefois : le marché immobilier est devenu moins accessible au cours des cinq dernières années et les infrastructures actuelles peinent à soutenir le nombre grandissant d’automobiles sur nos routes.

Le transport urbain et l’amélioration des infrastructures stratégiques – c’est-à-dire le Port de Québec, l’aéroport et les voies ferrées – sont extrêmement importants pour la mise en œuvre de la vision économique 2025. La Chambre encouragera toute mesure visant à raccorder plus efficacement Québec au reste de l’Amérique du Nord. La mise à niveau des infrastructures et des services des espaces industriels sera aussi au cœur de nos objectifs.

Pour ce qui est de l’attractivité et l’accessibilité, de nombreuses pistes d’actions s’offrent à la ville et sa région. Mentionnons l’importance de mettre en valeur le rôle de la Capitale, de ses atouts culturels et touristiques. À ce sujet, la Chambre appuie les développements de la technoculture et crée des liens entre l’offre culturelle et les événements d’affaires depuis plusieurs années et continuera de le faire à l’avenir.

Conclusion
Cette étude constitue les assises de changements qui nécessitent des plans d’action concrets et la mobilisation de nombreux gens d’affaires. . Elle appuie la vision économique de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec dans sa volonté d’être la voix privilégiée des entrepreneurs de Québec. Un travail appréciable reste à faire afin que Québec atteigne la plus forte croissance économique de l’Est de l’Amérique du Nord en 2025. Les entreprises de Québec seront plus que jamais au cœur de l’action économique.

Méthodologie
Afin de s’assurer d’adopter une vision ralliant les différents acteurs économiques de la région et membres de la Chambre de commerce, ainsi que des objectifs répondant aux enjeux majeurs du développement économique de Québec, SECOR-KPMG a établi une démarche autour des pôles suivants :

  • un portrait détaillé de l’économie de Québec et de son évolution à l’aide d’indicateurs pertinents, afin de faire un portrait objectif de l’état actuel de l’économie de Québec;
  • des entrevues avec de grands acteurs de la région;
  • un questionnaire visant à mieux connaître la perception des forces et faiblesses de la ville de Québec, des défis pour les prochaines années, les tendances de l’économie et enjeux touchant les acteurs a été utilisé;
  • une consultation des cercles d’intérêt de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec.

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Source : Danielle Bédard
Directrice du marketing
Chambre de commerce de Québec
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