Résolument déterminé à transformer un contexte pandémique en un levier de croissance et de repositionnement, l’Aéroport international Jean-Lesage de Québec (YQB) a présenté un plan de relance de ses activités aéroportuaires appelé à renforcer son rôle de moteur économique régional, à diversifier ses sources de revenus et à s’inscrire dans les efforts de relance des gouvernements.
Résiliente, l’organisation a développé un plan reposant sur cinq axes et comportant des retombées économiques importantes, qui produira surtout un effet structurant et multiplicateur pour la grande région de Québec ainsi que pour tout l’Est et le Nord du Québec.
Le plan de relance de l’Aéroport international Jean-Lesage se décline en cinq points.
1. Optimisation de la zone de chalandise
La zone de chalandise de YQB, c’est-à-dire le rayon géographique où se trouvent ses clients potentiels, doit être optimisée. Avant la crise, YQB « perdait » 1,3 million de passagers au profit d’autres aéroports, d’où la nécessité de générer de l’achalandage sur les vols au départ de YQB pour démontrer le potentiel commercial de routes aériennes. YQB entend exploiter son plein potentiel par différentes mesures : révision de la grille tarifaire du stationnement, versement d’incitatifs aux agences de voyages, initiatives pour favoriser une saveur locale dans l’aérogare et déploiement d’une campagne promotionnelle lorsque la situation sanitaire sera résorbée.
2. Consolidation de la desserte aérienne régionale
Au sein du groupe d’intervention pour le transport aérien régional, mis sur pied par le ministre des Transports du Québec, l’Aéroport a démontré qu’un réseau régional optimisé ayant YQB comme plaque tournante serait tout à fait viable économiquement. Qui plus est, YQB doit pouvoir compter sur cet apport de trafic pour espérer étendre sa desserte internationale. Québec dispose d’ailleurs des infrastructures et des équipements nécessaires à l’exploitation d’un tel réseau régional.
3. Mise en place d’un centre logistique intermodal
La construction d’un centre de fret aérien intermodal sur le site même de YQB permettrait de transporter des marchandises par avion et de les transborder sur des camions (et vice-versa). Ce souci de diversification des activités et des revenus s’inscrit dans une tendance mondiale des sociétés aéroportuaires. Plus que jamais, la contribution financière que représente le fret aérien est essentielle à la viabilité des liaisons aériennes commerciales. Coût estimé : 25 M$.
4. Aménagement d’un parc aéroportuaire
YQB souhaite mettre en valeur 1,2 million de mètres carrés de terrains au cœur de la Capitale-Nationale. Il s’agit d’un élément clé du plan de relance, d’autant plus que les parcs industriels de la région de la Capitale-Nationale affichent complet à 97 %. Au cours des 10 à 15 prochaines années, des dizaines d’entreprises pourraient venir s’établir sur le site de YQB et ainsi contribuer à la prospérité de la région. Le projet nécessiterait un investissement de quelque 70 M$; un déploiement serait fait en trois phases.
5. Mise en service d’un centre de prédédouanement américain
Le centre de prédédouanement de YQB constitue un élément clé du plan de relance. Bien qu’à court terme, il ne soit pas un dossier jugé prioritaire, il n’en demeure pas moins que ce service nous apparaît crucial alors que l’ouverture vers les marchés internationaux demeure un enjeu de taille pour l’attractivité de la Capitale-Nationale. Dans l’intervalle, YQB souhaite entamer les discussions avec les gouvernements dès maintenant pour évaluer différentes modalités de financement. Coût du projet : 75 M$.
Rappelons que, à l’instar de tous les aéroports au pays, YQB a été durement frappé par la COVID 19. Son élan a été freiné, l’Aéroport ayant vu son nombre de vols s’évaporer et ses revenus opérationnels s’effondrer de 88 %. À la lumière de prévisions faites par des experts de l’industrie, YQB estime retrouver le niveau de trafic d’avant la pandémie seulement en 2024.