
L’imprévisibilité des politiques d’immigration proposées compromet la croissance des entreprises du Québec

Stéphane Paquet, président-directeur général de Montréal International, Frédérik Boisvert, président et chef de la direction de la CCIQ, Isabelle Dessureault, présidente et cheffe de la direction de la CCMM, Carl Viel, président-directeur général de Québec International.
Québec, le 28 octobre 2025 – La Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ), la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Montréal International et Québec International unissent leurs voix pour exprimer leurs préoccupations face aux politiques d’immigration proposées par le gouvernement du Québec pour la période 2026-2029 et à l’imprévisibilité engendrée.
Ces quatre organisations sont réunies dans la Capitale-Nationale afin de présenter leurs recommandations respectives au gouvernement du Québec. Elles réclament conjointement une approche stable et cohérente en matière d’immigration économique pour leurs membres et entreprises clientes.
Les entreprises incapables de planifier leur main-d’oeuvre
Les entrepreneurs québécois font face à un climat d’incertitude sans précédent. Les règles en matière d’immigration changent constamment, sans préavis, rendant impossible toute planification à moyen et à long terme. Par conséquent, des entreprises sont forcées de refuser des contrats, de mettre en veille des projets d’expansion ou de les rediriger vers une filiale à l’extérieur du Québec.
« Ce n’est pas seulement le manque de main-d’oeuvre qui étouffe nos entreprises, c’est l’impossibilité de prévoir. Un jour, elles peuvent recruter un travailleur étranger qualifié. Le lendemain, les critères ont changé. Cette instabilité fait des ravages. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La Capitale-Nationale compte encore plus de 11 000 postes vacants et nos salaires ont augmenté de 7,4 % en un an, signe d’une rareté persistante de main-d’oeuvre qualifiée », a déclaré Frédérik Boisvert, président et chef de la direction de la CCIQ.
« Il est impératif de dépasser le simple débat quantitatif sur les seuils d’immigration afin de recentrer la discussion sur les véritables déterminants du succès de notre politique d’immigration. Nous réaffirmons que des programmes d’immigration bien planifiés et solidement intégrés constituent une partie essentielle de la solution à nos défis de main-d’oeuvre et de démographie. Le Québec doit continuer à privilégier une immigration permanente, qualifiée et rigoureusement sélectionnée, en adéquation avec ses besoins économiques. Au-delà de leur contribution à l’économie, les personnes immigrantes enrichissent notre société par leur apport à la vitalité entrepreneuriale, universitaire, sociale et culturelle grâce à la diversité de leurs parcours et de leurs expériences », a affirmé Isabelle Dessureault, présidente et cheffe de la direction de la CCMM.
« Nos régions, nos secteurs stratégiques et notre économie dans son ensemble ont besoin d’une politique d’immigration ambitieuse et cohérente avec nos aspirations de croissance. La prévisibilité n’est pas négociable. Sans action immédiate, nous risquons de compromettre non seulement notre compétitivité actuelle, mais l’avenir économique du Québec », ont souligné conjointement les porte-paroles des deux organisations.
Une réalité démographique alarmante
- Les données démographiques du Québec parlent d’elles-mêmes et commandent une action urgente :
Le Québec a franchi un seuil historique en 2024 : accroissement naturel négatif de 1 400 personnes avec plus de décès (78 800) que de naissances (77 400). L’immigration n’est plus une option, c’est notre seul moteur de croissance démographique. - Plus de 20 % de la population québécoise est déjà âgée de 65 ans et plus, une proportion qui atteindra 25 % en 2031.
- L’âge moyen de la retraite est de 64,7 ans, entraînant des départs massifs du marché du travail.
- Le Québec connaît l’un des vieillissements démographiques les plus rapides parmi les sociétés occidentales.
Un marché du travail sous pression, tant à Québec qu’à Montréal
Malgré une légère diminution attribuable au contexte économique incertain, le marché du travail québécois demeure tendu avec 123 800 postes vacants recensés au deuxième trimestre de 2025.
La Capitale-Nationale compte à elle seule plus de 12 000 postes vacants, avec une augmentation salariale de 7,4 % en un an témoignant de la rareté persistante de main-d’oeuvre qualifiée. Dans l’ensemble des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, plus de 13 170 permis de travailleurs étrangers temporaires étaient actifs au 31 décembre 2023, générant un impact économique significatif.
Pour sa part, le Grand Montréal concentre 60 % des postes vacants au Québec avec plus de 75 000 emplois à pourvoir, dont la grande majorité (80 %) sont des postes qualifiés. Au même moment, des provinces canadiennes comme l’Ontario courtisent les immigrants francophones afin de soutenir la vitalité du français sur leur territoire, rehaussant la compétition pour attirer des travailleurs francophones.
Un front commun pour l’avenir du Québec
Ce front commun entre les deux plus importantes chambres de commerce du Québec et les agences de promotion économique de Montréal et Québec témoigne de l’urgence d’agir. Les quatre organisations demandent au gouvernement du Québec de :
GARANTIR LA STABILITÉ ET LA PRÉVISIBILITÉ des politiques migratoires permettant aux entreprises de planifier leurs investissements en ressources humaines sans craindre des changements brusques qui envoient un message négatif à l’international;
ACCÉLÉRER LA TRANSITION vers la résidence permanente pour les travailleurs étrangers temporaires et étudiants déjà établis au Québec, notamment en mettant fin au gel du Programme de l’expérience québécoise (PEQ);
COLLABORER avec le gouvernement fédéral pour assurer un système cohérent et prévisible qui soutient l’immigration économique.
« Les besoins de main-d’oeuvre qualifiée persistent, tant dans le Grand Montréal que partout au Québec. Dans le contexte économique actuel, il est d’autant plus important que les politiques d’immigration au Québec soient prévisibles et cohérentes. Les employeurs en ont besoin pour planifier leur main-d’oeuvre et demeurer compétitifs par rapport à leurs concurrents ailleurs au Canada », a conclu Stéphane Paquet, président-directeur général de Montréal International.
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain et Montréal International présenteront leurs recommandations détaillées au gouvernement du Québec à 11 h 25 dans le cadre des audiences publiques de la Commission des relations avec les citoyens sur la Planification de l’immigration au Québec pour la période 2026-2029. La Chambre de commerce et d’industrie de Québec et Québec International sont quant à elles invitées à présenter leurs recommandations à la Commission à 17 h 45.
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Sources :
Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ)
Représentant plus de 5 000 membres www.cciquebec.ca
Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM)
Représentant plus de 7 000 membres www.ccmm.ca
RENSEIGNEMENTS ET ENTREVUES :
Pour la CCIQ :
Geneviève Guillemette
gguillemette@cciquebec.ca
418-997-3515
Pour la CCMM :
Joanna Kanga
Stratège, Relations médias et Communications numériques
Tél. : 514 669-6768
jkanga@ccmm.ca